aménager

einräumen (SZ)

Le laisser-faire-encontre de l’étant intramondain constitutif de l’être-au-monde (In-der-Welt-sein) est un « donner-espace ». Cette donation d’espace, que nous appelons aussi aménagement, est la libération de l’à-portée-de-la-main vers sa spatialité. En tant que prédonation d’une totalité possible de places déterminée par la tournure (Bewandtnis), cet aménager rend à chaque fois possible l’orientation factice. Si le Dasein, en tant que préoccupation (Besorgen) circon-specte pour le monde, peut déménager, débarrasser ou « réaménager » l’étant, c’est seulement parce qu’à son être-au-monde (In-der-Welt-sein) appartient l’aménagement compris comme existential. Seulement, ni la contrée à chaque fois d’emblée découverte, ni en général chaque spatialité ne se tiennent expressément sous le regard. En soi, elle se tient dans la non-imposition propre à l’à-portée-de-la-main à la préoccupation (Besorgen) duquel la circon-spection s’identifie, et elle ne fait face qu’à cette dernière. Avec l’être-au-monde (In-der-Welt-sein), l’espace est de prime abord découvert en cette spatialité. C’est sur le sol de la spatialité ainsi découverte que l’espace devient lui-même accessible au connaître. (EtreTemps24)

Le s’aménager du Dasein est constitué par l’orientation et l’é-loignement (Entfernung). Comment ceux-ci sont-ils existentialement possibles sur la base de la temporalité du Dasein ? Il ne nous incombe ici d’indiquer brièvement la fonction fondatrice de la temporalité pour la spatialité du Dasein qu’autant qu’il est nécessaire pour nos élucidations ultérieures de l’« accouplement » de l’espace et du temps. À l’aménagement du Dasein appartient la découverte orientée de quelque chose comme une contrée. Par cette expression, nous visons de prime abord le vers-où de la possible pertinence de l’outil (Zeug) à-portée-de-la-main dans le monde ambiant emplaçable. Tandis qu’un outil (Zeug) est trouvé, manié, déplacé, évacué, une contrée est déjà découverte. L’être-au-monde (In-der-Welt-sein) préoccupé est orienté — s’orientant. La pertinence a un rapport essentiel à la tournure (Bewandtnis). Elle se détermine toujours facticement à partir du complexe de tournure (Bewandtnis) de l’étant offeoffert à la préoccupation (Besorgen). Les rapports de tournure (Bewandtnis) ne sont compréhensibles que dans l’horizon du monde ouvert. De même, c’est seulement son caractère d’horizon qui possibilise l’horizon spécifique du vers-où de la pertinence au sein d’une contrée. La découverte s’orientant de la contrée se fonde dans un s’attendre ekstatiquement conservant du vers-là-bas et du vers-ici possible. Le s’aménager, en tant que s’attendre orienté à une contrée, est cooriginairement un rapprocher (é-loigner) d’étant à-portée-de-la-main et sous-la-main. C’est depuis la contrée pré-découverte que la (369) préoccupation (Besorgen), en é-loignant, revient vers le plus proche. L’approchement, ainsi que l’appréciation et la mesure des distances à l’intérieur du sous-la-main intramondain é-loigné, se fondent dans un présentifier qui appartient à l’unité de la temporalité en laquelle également l’orientation est possible. (EtreTemps70)